milicien 1812 pour web

 

 

En 1812, la guerre opposa les États-Unis d’Amérique à l’Empire Britannique; pour défendre ses frontières en Amérique, le Royaume-Uni leva des troupes assez disparates composées de canadiens anglophones, de loyalistes américains, d’amérindiens, de mercenaires suisses ou allemands, et de canadiens francophones; parmi ces derniers, peu de volontaires, beaucoup de conscrits, beaucoup d’appelés sous les drapeaux qui sont disparus dans la nature avant de rejoindre leur caserne; l’histoire se répètera 100 ans plus tard.

Les miliciens étaient des civils enrôlés volontairement ou non contrairement aux militaires de métier.

Extraits de la liste des miliciens de la guerre de 1812

Isidore et Martin Brousseau miliciens 1812 titre

 

 

Isidore et Martin Brousseau miliciens 1812...

 

 

 

Alexis Houle, milicien 1812....Olivier Pépin milicien 1812...

 

 

Dans notre région, la seigneurie Lévrard procura au moins cinq miliciens:

Alexis Houle et Martin Brousseau dans le premier bataillon de la Milice; Isidore Brousseau, frère du précédent, Olivier Pépin et Hyacinthe Cossette furent intégrés au 5 ème Bataillon. Ils ont reçu chacun leur solde de $20.00 pour la durée de leur engagement, plus de deux ans. Le gouvernement fédéral leur avait aussi promis des indemnités supplémentaires.

 

Le Journal de Trois-Rivières publiait  le 24  septembre  1874  que  trois d’entre eux avaient fait des demandes pour leur “salaire promis”; 60 ans après la fin de la guerre!

Capture Journal de TR 24 sept 1874

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le même journal note le 28 septembre que la demande a été rejetée.

Capture journal de TR 28 sept 1874

 

Hyacinthe Cossette sut tirer parti de l’offre du gouvernement selon laquelle il avait doit à une terre gratuite prélevée sur les terres de la couronne; il en prit possession dès 1839 pour la revendre à Alexandre Miller, marchand de Saint-Pierre.

Cette pratique offrait l’avantage au gouvernement fédéral de faire preuve d’une générosité qui ne lui coûtait rien et de stimuler le développement d’une région en attirant des colons; le milicien entrait en possession d’une terre qu’il n’aurait peut-être jamais pu se payer, et qu’il avait la possibilité de revendre au plus offrant.

 

gaucher 353....

 

 

 

 

 

 

 

 

…Le lot de terre en ce qu’il peut consister sans aucune exception ni réserve quelconques, tel que le vendeur a droit de l’octroyer du gouvernement de sa majesté en cette dite province pour gratifications de ses services comme milicien dans celui du cinquième bataillon de la milice incorporé durant la dernière guerre avec les états-unis, à prendre le dit lot  terre par l’acquéreur ou il se trouvera dans un des township de sa dite Majestée. N.B. : Les fautes d’orthographes ont été conservées dans cette transcription.

gaucher 355...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On voit ici les signatures des deux notaires Gamelin Gaucher et Guillet ainsi que celle de l’acquéreur Miller; comme Hyacinthe Cossette ne savait signer, sa « marque », une simple croix, a été authentifiée par les notaires.

milice_sédentaire_1812

On voit ici un milicien avec son uniforme complet d’hiver. Un grand manteau (capote) gris, des bottes de cuir, une ceinture de couleur vive (ceinture fléchée) et un bonnet de laine de couleur différente selon le district; pour le “gouvernement” de Trois-Rivières, le bonnet était blanc.

 

 

 

 

 

 

Jocelyne Lafond, Alain Manset, SHGLB

Sources: https://archive.org/details/cihm_93576 pp 14, 43, 70

Journal de Trois-Rivières, septembre 1874, BAnQ