On sait qu’il existait déjà un moulin à scie sur le lot 190, en 1871, grâce à un acte notarié du 27 décembre 1871. Lubin Barabé donnait en garantie pour un prêt, un terrain d’environ 20 arpents en superficie avec moulin à scie et autres bâtisses érigées, faisant partie du lot 190. Ce lot avait ceci de particulier, qu’il était enclavé au milieu des terres, et qu’il communiquait avec le chemin du troisième rang, et celui d’En-haut, par des bandes de terre de la largeur d’une vingtaine de pieds.

Puis, en 1874, Lubin Barabé vendait à son frère Eustache, pour $200.00, la partie nord du lot 190, « avec dessus construit un moulin à bardeaux avec toutes les appartenances et dépendances, tel et ainsi que le terrain se trouve et que l’acquéreur dit bien connaître, l’ayant vu et visité et dit en être content et satisfait ». La chaussée (le barrage) devait dorénavant être entretenue à parts égales, et les deux frères s’obligeaient à « s’entendre dans les eaux basses pour prendre d’égalité leur tour par l’éclusage de la dite chaussée pour faire marcher chacun leur moulin ».

A son tour, Eustache Barabé vend en 1883, pour $400.00, sa propre partie (nord) du lot 190, à Évangéliste Roberge, meunier de Sainte-Sophie, qui sera tenu aux mêmes obligations d’entretien de la chaussée.

Puis, en 1884, Lubin Barabé cède à Joseph Lavallée pour $800.00, la partie sud du lot 190. On suppose que la partie nord du lot a aussi été acquise par Joseph Lavallée, mais que le contrat de vente n’a pas été enregistré, comme il arrivait à l’occasion, à cette époque. En effet, en 1898, Joseph Lavallée donne tous ses biens, comprenant tout le lot 190, à son fils Henri, mais un an plus tard, celui-ci rétrocède le tout à son père.

Puis, en 1899, le lot et ses moulins seront vendus aux enchères, pour $110.00 à la porte de l’église de Saint-Pierre-les-Becquets, par le shérif Charles Dumoulin. L’acquéreur est Théodore Jacques, mais celui-ci, quatre mois plus tard, vend le tout pour $250.00 à dame Henriette Baril, veuve de Cyrille Gervais, qui elle-même, en mai 1900, cède la partie sud du lot à Alphérie Paquin, pour la modeste somme de $50.00, mais conserve sa partie nord pour la donner à son fils Alfred en 1908.

Un demi-siècle plus tard, en 1953, dame Florida Neault, veuve d’Alfred Gervais, donne à son fils Marcel la partie nord du lot, qui sera acquise plus tard par Joseph Durrer.

Quant à la partie sud, elle appartient désormais à Jacques Delisle, de Sainte-Cécile-de-Lévrard.