En 1898, les citoyens de Saint-Pierre-les-Becquets étaient inquiets des éboulements fréquents qui minaient la falaise en face de l’hôtel de pierre (171 route Marie-Victorin) aussi connu sous le nom d’hôtel Windsor; sur une carte de 1897, on peut voir que la route principale (aujourd’hui la 132) était gravement endommagée et dangereuse.

 

 

Devant l’urgence de la situation, le 28 avril 1898, le conseil municipal se réunit sous la présidence du maire Rézenne Pepin; les conseillers Léopold Brisson, Onésime Paquin, Éloi et Jeffrey Lebeuf ainsi que Wilbrod Laquerre étaient présents; l’inspecteur de la voirie Napoléon Tousignant expliqua que les propriétés du navigateur Joseph-Charles Marchildon et de son épouse Adeline Monpas, celle de Télésphore Monpas (frère d’Adeline), et celle d’Yves de Moras, seraient affectées par le changement de tracé du chemin qui, au lieu de suivre le bord de la falaise, passerait dorénavant au sud de ces habitations; la situation se compliquait à cause des bâtiments de ferme, étables, écuries et granges qui en seraient séparés  par le nouveau chemin. On peut voir la description détaillée du nouveau tracé qui part “du poteau sud-ouest de la barrière du parterre de la propriété de Dame Adeline Monpas Marchildon, passera dans le dit parterre se dirigeant vers le coin nord-ouest de la sched à fumier…”  Toute une poésie! Et cette poésie s’étire sur plus de trois pages!

Qu’à cela ne tienne! Le projet fut adopté à l’unanimité et les travaux prévus pour les jours à venir. Les coûts seraient répartis entre tous les contribuables de la municipalité, tel que demandé par le code municipal en vigueur. À 10 cents par heure de travail, la facture serait raisonnable.

Le conseil fut alors saisi d’une vive opposition de dame Adeline Monpas, épouse de J-Charles Marchildon qui demanda une modification du tracé afin de préserver certains de ses bâtiments; à la séance du conseil du 2 mai, ce changement fut accepté à l’unanimité.

On peut voir sur les cartes du village de 1897 et 1905 les deux trajets.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus tard, la route reprit son tracé originel par des travaux importants de remblayage du bord de la falaise à différentes reprises au cours du XXème siècle; les autorités restent vigilantes car les risques d’éboulements sont toujours d’actualité.

Le détournement du chemin n’est plus qu’un souvenir.