Les premières maîtresses d’école.

Marie-Anne Tarieu de Lanaudière (1765-1849), co-seigneuresse de la seigneurie de Saint-Pierre-les-Becquets, épouse François Baby (1733-1820), alors âgé de 52 ans.

Les enfants Baby deviendront les héritiers de la seigneurie Lévrard-Becquet; parmi ces descendants, deux des fils Baby, Charles-François-Xavier et Jacques-Raymond résideront une partie de leur vie à Saint-Pierre, s’intéressant entre autre au commerce du bois. En 1817, Charles-François gère un magasin général à Saint-Pierre-les-Becquets. En plus de leur intérêt personnel, ils s’impliqueront socialement.

En 1830, le 11 juillet, devant le notaire Gamelin Gaucher et témoins, Jacques Raimon Baby, « écuier, major de milice résident à Saint-Pierre-les-Becquets, comme officier principal en l’absence du lieutenant colonel François Baby » demande la nomination de 5 personnes de la paroisse (sindics) pour l’érection d’écoles dans la paroisse afin d’encourager l’éducation élémentaire.

Cette requête sera déposée aux minutes du notaire Gamelin Gaucher en présence de l’un des sindics (sic) nommés Michel Mailhot et des témoins Alexandre Rousseau et Lubin Rousseau.

C’est un début pour l’instruction publique dans la seigneurie.

DEUX ANS PLUS TARD…

Le 12 novembre 1832, devant le notaire Gamelin Gaucher, il y a engagement d’une institutrice soit mademoiselle Marguerite Trottier, fille majeure et maîtresse d’école demeurant à Saint-Pierre-les-Becquets.

Magloire Gingras, Pierre Duclos et Laurent Pepin sont les « sindics des écoles élémentaires de l’arrondissement du premier rang, élus à cette charge par assemblée publique des tenanciers du premier rang ».

Marguerite Trottier en qualité de maîtresse d’école « volontairement oblige envers lessindics, pour une année seulement, à partir du 17 septembre dernier et finir à pareille date du 17 septembre 1833 inclusivement. »

Dès 1832, on exige non seulement un certificat de loyauté mais un témoignage de bonnes mœurs et surtout la justification d’aptitudes pédagogiques pour les enseignants. Ils devront se soumettre à un examen en présence du curé, du juge de paix et du plus haut officier de la milice de la paroisse.

Et les syndics acceptent que la demoiselle enseigne à l’école durant toute l’année dans la maison de Laurent Pepin, au premier rang, à 36 et même jusqu’à 40 écoliers répartis en plusieurs niveaux d’apprentissage.

Mademoiselle Marguerite Trottier promet d’instruire de son mieux ces élèves et de se conformer en tout point aux règlements établis. Les syndics s’engagent à payer pour l’année la demoiselle Trottier, ( le montant n’est pas noté) en sus des « allouances » accordées par la législature aux maîtres et maîtresse d’école…

« Marguerite Trottier acceptant des sindics de payer sa pension chez Laurent Pepin durant l’année chauffer la chambre d’école au besoin durant l’année, et dans le cas ou la demoiselle voudrait se nourrir payer elle-même, le sindic s’obligent à lui payer 16 livres anciens cours pour chaque mois, tant qu’elle tiendra la dite école, de lui fournir des chandelles, soit 8 livres pour l’année ».

Jocelyne Lafond, société d’histoire et de généalogie Lévrard-Becquet